Nous diffusons le communiqué des cinq syndicats, dont Ansamble, qui ont saisi le TGI de Bobigny en contestation du congrès de la fédération du Commerce et des Services qui a eu lieu à Reims en mars 2018.

 

 

Communiqué syndicats

 

Pourquoi contestons-nous le congrès de la fédération du commerce et des services ?

Cinq syndicats CGT du commerce et des services ont saisi le tribunal d’une demande d’annulation du congrès fédéral qui s’est tenu au printemps. Les motifs de cette saisine sont les mêmes qui nous ont contraints à saisir le juge des référés en mars 2018 : la fédération a systématiquement violé ses propres statuts.

Elle a organisé ce congrès de telle manière que les syndicats, dont c’est le congrès, portent moins de 30% des voix, le reste étant attribué à des délégués départementaux choisis par la fédération. 

La manière dont le congrès s’est déroulé a confirmé l’objectif poursuivi : le règlement intérieur et les commissions étaient bétonnées à l’avance, toutes les voix contestataires ont été agressées, souvent avec violence, pour permettre de faire voter des rapports et des résolutions sans débats sérieux.

Surtout, ce congrès a permis d’adopter de nouveaux statuts qui enterrent définitivement le rôle essentiel des syndicats dans la fédération. Il est désormais écrit noir sur blanc qu’un représentant par département porteur des voix des isolés sera délégué au congrès. Et, selon la fédération, les isolés représentent 75% des adhérents… 

La fédération n’est donc plus une union de syndicats mais une espèce de syndicat national des isolés.

Cela met les dirigeants dans une position très confortable : ils pourront désigner les porteurs de 75% des voix à chaque congrès…

Nous avons déjà saisi le juge des référés en mars 2018. Sans nous donner tort sur la violation des statuts, le tribunal a considéré qu’il n’y avait pas d’urgence. La fédération a donc considéré qu’elle pouvait prendre le risque de violer ses propres statuts : elle a rendu les syndicats minoritaires à leur propre congrès et elle a empêché certains syndicats (dont le plus gros de la fédération !) d’être présents.

Au lieu d’assumer le risque qu’elle a voulu prendre, la fédération tente de répondre par le mensonge et l’insulte, par la voix de son secrétaire général. 

Non, l’annulation du congrès n’entraînerait ni la disparition de la fédération, ni de tous les mandats, ni de toutes les procédures en cours. Elle nous contraindrait juste à recommencer… en respectant nos statuts ! 

Cette pure invention est destinée à nous faire peur et à montrer les syndicats contestataires (réfractaires, comme dirait Macron !) comme étant des dangereux irresponsables, voire même des agents de la politique gouvernementale. « Quel est vraiment leur intérêt et leur objectif ? » font-ils semblant de s’interroger.

Non, nous n’avons jamais attendu la fédération pour nous battre contre les patrons et les gouvernements. Non, les secrétaires fédéraux ne se sont jamais montrés indispensables, ni par leur disponibilité, ni par leur compétence, ni par leur combativité (sinon verbale).

En faisant peur sur les mandats, en nous dénigrant, la fédération cherche à obtenir des soutiens par la pression et à esquiver le débat. Mais mentir de manière aussi énorme, insulter des syndicats qui ont plusieurs milliers de membres, n’est-ce pas là la pire marque de mépris envers les adhérents ?

La structure de base de la CGT, c’est le syndicat et ça doit le rester. Si 75% de nos adhérents ne sont pas dans des syndicats, c’est parce que la fédération le veut ! Et si, réellement, elle est attachée à l’expression démocratique de ses adhérents, elle n’a qu’à les organiser convenablement, plutôt que de trafiquer les congrès !

 

                                                                                Le 3 septembre 2018 

 

P

 

                 Communiqué fédéral du 30 août 2018

Communiqué fédéral du 30 août 2018
Communiqué fédéral du 30 août 2018

Communiqué fédéral du 30 août 2018

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