Nous ne reviendrons pas en détail sur “l’organisation” du “congrès” de la fédération du commerce et des services qui a eu lieu à du 19 au 23 mars 2018 à REIMS, un volume n’y suffirait pas.
Quelques éléments permettront peut être à chacun de se faire sa propre opinion.
1. La nouvelle CEF et la CFC de la fédération du commerce et des services ont été élues “démocratiquement” entre 97 et 99,24% !
Même pas un semblant de démocratie, même pas peur ! . Un score digne d’un temps passé. Qui dit mieux ?
2. Le rapport financier de 15 millions d’euros sur 3 ans tient en 15 lignes, a la fédération du commerce on a, avant tout, l’esprit de synthèse ! Ce rapport a été approuvé à 98,27%. Pas de question sur les 15 lignes, çà c’est fait tout va bien !
Source page Facebook FED ( rapport financier ) :
- Les cotisations ne représentent, en 2016, que 18,87% des ressources. La moyenne des fédérations de la CGT se situe à environ 53%. Cette donnée est essentielle : elle donne une idée de notre indépendance financière. Surtout, elle permet d’indiquer la capacité, pour l’adhérent, à peser sur les choix politiques de la fédération.
- Le paritarisme représente la même année 53,87% des ressources. Plus de la moitié de nos ressources nous viennent donc… de nos adversaires ! Bien sûr, nous répondra-t-on, cela ne veut pas dire que les patrons nous demandent des contreparties. Mais cela nous donne un autre angle pour apprécier notre indépendance.
- La formation professionnelle a (vraiment) beaucoup augmenté ! 23% en 3 ans, ce n’est pas rien. Que s’est-il donc passé ? 14,76% de nos ressources viennent de l’Etat, 53,87% du paritarisme…
Ce sont au moins 68,63% de nos ressources qui nous viennent de nos adversaires. Un peu ennuyeux, vous ne trouvez pas ? Mais non ! Nous sommes des révolutionnaires. Intransigeants.
- En moyenne, près d’1.200.000€ annuels sont dépensés en actions, initiatives et campagnes.Lesquelles ? 3.600.000€ dépensés en 3 ans, cela devrait se voir ! Eh bien non, ça ne se voit pas.
- La fédération a réalisé près de 2.000.000€ d’excédents en 3 exercices. La fédé, c’est 12,60% de rendement annuel. Une affaire en or, on vous dit ! Bernard Arnault serait sur les rangs.
- Pas de bilan présenté aux congressistes, ni même un état des réserves. Ben quoi ? Où est le problème ? On a toujours fait comme ça !
3. Le rapport d’activité a été approuvé à 96,64%
Source page Facebook FED :
Voici ce qui était indiqué dans le rapport d’activité envoyé par la fédération du commerce en vue du congrès du 19 mars : « La CGT obtient des scores particulièrement élevés dans les branches comme les hôtels cafés restaurants, l’emploi direct par des particuliers et les concierges et gardiens d’immeuble ».
Toutes branches confondues, notre fédération perd sur le cycle électoral 3,33 points de représentativité, passant de 25,79% à 22,46%. Notre avance sur la CFDT est passée de 4 points en 2012 à… 0,78 points en 2017.
Voici, à nouveau, le rapport d’activité :« La fédération se réjouit de ce résultat qui est le fruit d’une campagne électorale sans précédent ». « En alliant proximité et connaissances des branches professionnelles, la campagne fédérale s’est avérée pertinente ». Et alors !
Nous rappelons que le rapport d’activité a été approuvé à 96,64% !
Bref que de beaux scores qui donnent le vertige mais qui font surtout rire tout le monde en coulisse. Malheureusement la vérité est toute autre, les chiffres, ci-dessus, sont implacables et très mauvais, notre fédération ne cesse de baisser en nombre d’adhérents. 75% de nos forces ne sont pas organisées en syndicat mais en isolés mais tout va bien, on a toujours fait comme çà !
On nous avait promis un grand moment de démocratie au congrès ! Nous sommes venus et avons vu, enfin ceux qui ont pu rentrer dans ce lieu ou la “démocratie” ce serait exprimée !
Un règlement intérieur de congrès ni amendable, ni négociable est découvert par les délégués à l’ouverture des travaux. Il prévoit un bureau de Congrès de 21 membres et des commissions de 11 membres. Le règlement est adopté à main levée, sans décompte des voix. Et alors !
Petit détail : les membres du bureau du congrès sont tous choisis par la direction sortante et proposés en bloc. Des congressistes proposent d’ouvrir le bureau à des délégués de la salle : pas question, rétorque Brigitte Couderc, secrétaire fédérale sortante. Petit flottement. Le congrès a commencé avec retard à 14h30 et il est à peine 15h. Qu’à cela ne tienne : on fait une pause.
De retour après la pause, rien n’a changé : le bureau du congrès reste proposé en bloc, sans ouverture possible aux congressistes.Le bureau est élu à main levée, sans décompte des voix.
Puis viennent les commissions. Selon le règlement intérieur, adopté à la hussarde, elles sont composées de 11 membres dont 6… de la CE sortante ! Et c’est vrai pour chacune d’entre elles. Et alors !
Majorité garantie, donc. Et là, les noms s’affichent, choisis aussi par la CE sortante. Ils sont au nombre de 11 ! Non seulement la CE sortante s’est assurée une majorité mais, en plus, elle a choisi la totalité des 11 membres de chacune des commissions ! Des délégués protestent. Vote à main levé, sans décompte : les commissions sont adoptées.
Mais bon on a toujours fait comme ça ! ( Phrase entendue en congrès )
Débat en démocratie, entendu au congrès
“Il faut exclure ceux qui ne sont pas d’accord avec nous” disait Jeanine brave retraitée de Rennes. Cette même Jeanine qui nous disait ensuite à la pause “ Merde j’ai dit une connerie”
“Il faut exclure ceux qui ne sont plus d’accord avec la CGT”s’exclamait un délégué des galeries Lafayette de Paris sans expliquer en quoi plusieurs syndicats ne seraient plus d’accord avec la CGT. Ce même délégué a qui nous souhaitions parler à la pause et qui nous a dit “ Excusez moi j’ai un coup de fil à passer”Bref un vrai révolutionnaire courageux devant un micro.
“Il faut exclure ceux qui sont en minorité disait un autre délégué” Ce même délégué a qui nous disions à la pause “Avec cette logique il faudrait exclure toute la CGT du pays car nous ne sommes malheureusement pas une majorité en France” Bref que de la fraternité.
« Où ils sont l’US Paris ? On les a pas vu, on ne les entend pas ! », fanfaronnait un délégué, ignorant, sans doute que l’US Paris a été exclue arbitrairement du congrès par la direction fédérale sortante, qui a refusé de convoquer ses délégués.
Moment de fou rire ! lors de ce “congrès”de mars 2018 les congressistes ont dû voter sur la campagne de syndicalisation 1+1=2 lancée en…….... décembre 2017 soit 3 mois avant le congrès ! Et alors ou est le problème, les congressistes ont voté vive la démocratie.
Il est vrai que, pour une direction fédérale sortante, mener une campagne de syndicalisation en fin de mandat et à 3 mois du congrès est un acte fort pour une fédération qui se veut être en mouvement.
Un bon délégué de Sodexo du Sud de la France prenait la parole pour interpeler un autre délégué des HCR 68 qui avait demandé des précisions sur les critères qui avaient été retenus pour les candidats de la CEF car il y avait, selon lui, d'importantes structures capitalistes.
Pour apporter une réponse, ce délégué de Sodexo lui a demandé si son département votait toujours massivement pour le front national, un peu comme si ce délégué en était responsable. ( Ambiance )
Un autre délégué de Carrefour prenait la parole, vociférant pour demander l’exclusion des syndicats contestataires qui selon lui, déverseraient leur « merde » sur les réseaux sociaux. Il faut entendre par « merde » les arguments.
Ce même délégué, saluant le travail accomplit par la CEF sortante, poursuivait « 20 ans que nous attendions çà »
Nous nous aurions préféré attendre un peu car personne ne peut se féliciter :
d’avoir perdu des adhérents au lieu d’en gagner.
d’avoir perdu 3,33 points sur le cycle électoral, toutes branches confondues, passant de 25,79% à 22,46%, ce qui fait passer notre avance sur la CFDT de 4 points en 2012 à… 0,78 points en 2017.
d’avoir, pour ce brillant résultat, dépensé plus de 15 millions d’euros en 3 ans.
d’avoir pompé nos résolutions sur FO, la CFTC et des sites patronaux, parce qu’on n’est pas fichus de les écrire nous-mêmes.
d’avoir donné les pleins pouvoirs à la fédération tout en dépouillant les syndicats de leurs droits.
d’avoir bétonné le congrès comme jamais, de la composition du bureau aux commissions, en passant par les intimidations, voire la violence verbale ou physique.
d’avoir allégrement violé les statuts fédéraux.
d’avoir balisé le terrain en vue de l’exclusion des syndicats qui s’opposent à la brutalité fédérale, en faisant « monter » des interventions « spontanées » de la salle. Perdre des syndicats, perdre des adhérents : est-ce si grave lorsqu’ils ne représentent que 18% des ressources de la fédération ? On a largement de quoi survivre (et sans les em… brouilles!) avec l’argent du paritarisme.
On peut, en revanche, regretter que ceux qui s’opposent à ces dérives continuent de faire montre d’une détermination sans faille et que ce congrès les ait confortés dans l’idée que cela ne pouvait plus durer comme ça.
On peut aussi s’inquiéter que ces pratiques aient été étalées au grand jour et que beaucoup de camarades sachent désormais à quoi s’en tenir. Mais bon, on se dit qu’en faisant chauffer le chéquier et les détachements, on devrait s’en tirer quand même.
Un autre délégué de Carrefour prend le micro et déclare « Je regarde, depuis 3 jours, par-dessus l’épaule du camarade qui est devant moi » Le camarade filme le congrès, envoie des sms et prend des photos ! ( Ambiance )
Dans ce congrès qui se voulait “démocratique” de braves camarades auraient donc regardé par-dessus les épaules des autres pour les espionner ?
Depuis le premier jour, plusieurs camarades et ils étaient nombreux, filmaient et prenaient des photos, Argument choc : vous mettez en danger l’emploi des camarades, ils seront peut licenciés à cause de vous ! Ah bon ?
Le congrès confédéral n’est-il pas diffusé en direct sur internet ? Qu’y a-t-il de si secret ? Ce moment de débat démocratique n’est-il pas assez exemplaire pour que des millions d’internautes en tirent profit ?
Vraiment, nous n’avons pas compris, surtout que plusieurs membres de la CEF sortante diffusaient sur leur Facebook des photos du congrès le soir même. D’ailleurs dans la même logique le numéro d’échanges relatif au congrès mettrait donc en danger l’emploi des camarades, la fédération serait responsable de leur éventuel licenciement, il y aurait eu tricherie ?
LE FAMEUX 1+1=2 OU LA FORMULE MIRACLE
Le Congrès de Vichy en novembre 2014, la fédération affichait un objectif de 70.000 adhérents fin 2017. Depuis nous stagnons, péniblement, à 42.000. Mais les rédacteurs font mine de croire qu’il suffit de constater que 1+1=2 pour que nous doublions notre nombre de syndiqués. C’est tellement simple : pourquoi ne l’avoir pas dit plus tôt ? le pire certains y croient !
Le comble de la honte, c’est quand même une campagne de pub (!) fièrement annoncée par le journal Echange (décembre 2017) avec « plus de 3000 panneaux de 12 mètres, plus de 6000 panneaux de 8 mètres, près de 10.000 faces de 60X80 et ce, dans toute la France ». De la pub, pour syndiquer les salariés… comme la CFTC. Décidément, c’est une manie !
le congrès décide de mener une campagne nationale de syndicalisation permanente avec l’objectif du 1+1 ».
Heureusement. Parce que la direction fédérale a déjà mis en œuvre cette résolution… en décembre 2017. C’était bien la peine de faire voter le congrès.
Quant au contenu… il est affligeant, comme pour le reste. Il ne tire, bien sûr, aucun bilan de l’échec complet de la fédération : au Congrès de Vichy en novembre 2014, elle affichait un objectif de 70.000 adhérents fin 2017. Nous stagnons, péniblement, à 42.000. Mais les rédacteurs font mine de croire qu’il suffit de constater que 1+1=2 pour que nous doublions notre nombre de syndiqués. C’est tellement simple : pourquoi ne l’avoir pas dit plus tôt ?
Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises, après cette « campagne de syndicalisation 1+1=2 », certains membres de la fédération du commerce et des services, nouvellement élus voire réélus, envisageraient de faire une nouvelle campagne, celle de la……..désyndicalisation, de la désaffiliation, de l’exclusion…….. 1-1 = 0 ! Peur de rien on vous dit !
La charte de la vie syndicale invite à bannir toute pratique d'exclusion de syndiqués ou de syndicats fondés sur des différences d'approche en termes d'orientationdès lors que les statuts et les règles de vie de la CGT sont respectés. C’est pourtant ce que notre fédération est en train de mettre en œuvre avec notre structure, d'autres syndicats seraient dans les starting blocks. ET ALORS !
En effet notre syndicat CGT ANSAMBLE, qui ne sera vraisemblablement pas le seul, a reçu un courrier menaçant daté du 17 avril 2018 sur une éventuelle désaffiliation au motif qu’il serait un syndicat national. De nombreuses structures couvrent plusieurs départements, régions et sont affiliées à la fédération du commerce et des services sans que celle-ci ne s’en offusque et brandisse des menaces de désaffiliation.
S’il est plaisant, pour certains à la fédération, de déclarer qu’il n’y a pas de syndicalisme à la carte, force est de constater qu’il y en aurait assurément au menu ! Mais tout cela, pour nos grands spécialistes culinaires, c’est un peu comme top chef, çà reste une question de casseroles et de cuisine interne !
La précédente CEF écrivait dans sa déclaration du 4 mai 2017
« Vous n'avez tenu aucun compte ( remarques de la précédente CEF sur la structuration de notre syndicat ), préférant vous réfugier derrière un pseudo complot visant à vous éliminer au prochain congrès »
Il semblerait que l’avenir nous a donné raison car à la lecture du courrier de la fédération en date du 17 avril 2018 c’est ce que la fédération souhaite clairement mettre en œuvre, enfin c’est ce que nous comprenons ! Nous aurions donc vu juste, pour s’en convaincre il suffisait juste de lire le courrier de Charles !
Il est vrai, qu’en ces temps difficiles pour le syndicalisme, la structuration des syndicats est d’une importance fondamentale et reste la priorité de certains membres de la fédération. La désaffiliation de syndicats est aussi au coeur de leurs préoccupations tellement nous croulons sur les adhésions et l’affiliation de syndicats.
Pour certains membres de la fédération du commerce et des services l’unique décision cohérente serait d’exclure de la CGT tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux ! Vaste programme au moment ou la CGT serait passée comme seconde organisation syndicale dans le pays ou nous avons cruellement besoin d’adhérents.
L’article 10 des statuts confédéraux indique que les fédérations sont des unions de syndicats, néanmoins, selon les déclarations de la fédération en congrès, 75% des forces de la fédération du commerce et des services ne sont pas organisées en syndicat, qu’à cela ne tienne occupons-nous de déstructurer les autres 25% organisées en syndicat qui représenteraient finalement qu’une minorité.On vous l’a dit ! Peur de rien !
Le prétexte fallacieux du syndicat national, utilisé pour la cause, n’a qu’un seul but, éliminer toute forme de contestation, notre syndicat essuierait donc les plâtres.
Ce courrier que la fédération nous a adressé envisagerait d’exclure notre syndicat de la fédération du commerce et des services au seul motif que notre structure ne serait pas la bonne !
En toute logique fédérale ( on ne rigole pas ) il faudrait que les membres de la fédération du commerce se mettent enfin d'accord et excluent tous ceux et celles :
1) Qui ne sont pas d’accord avec eux ( çà va faire un peu de monde )
2) Tous les syndicats couvrant plusieurs départements et régions ( çà va faire beaucoup de monde )
3) En préventif évaluer les futurs camarades qui oseraient être en désaccord au cours d’assemblées générales qui n’en porteraient que le nom comme ce fût le cas pour l’AG de l’UD de Paris organisée par la fédération à l’AG2R ( çà va faire beaucoup beaucoup de monde, trop peut-être ) Mais bon on a toujours fait comme çà et on a peur de rien et surtout pas du ridicule !
Dans sa lettre ouverte du 2 mars 2018, envoyée par mail à toutes les structures de la CGT, Amar LAGHA affirmait détenir du dossier, des éléments, entre autre, contre notre syndicat mais qu’il n’avait pas voulu les dévoiler avant dans un souci de préserver l’image de la CGT et qu’il les tenait à disposition au congrès ! Si Amar LAGHA se souciait réellement de la bonne image de la CGT il cesserait immédiatement, comme d’autres, d’alimenter le conflit qu’il a, lui-même, créé depuis plus d’un an avec plusieurs syndicats.
Néanmoins ces éléments nous les attendons toujours ! Mais rien de rien, NADA. A en croire sa lettre ouverte nous aurions également un syndicat autonome avec l’aval de notre employeur.
Nous ne nous sommes jamais abaissés à faire les caniveaux en évoquant des achats de salon de jardin à 699 euros mais si Amar LAGHA souhaite évoquer les relations de notre syndicat avec notre employeur nous sommes à son entière disposition pour en échanger, ainsi nous évoquerons comment notre employeur ELIOR a pu se procurer des décisions fédérales pour contester des listes CGT dans des élections dans une de nos filiales et dont une de nos camarades a été licenciée dans cette même filiale. Parlons de tout ! Chiche on diffuse ?
Pour conclure nous ne sommes pas au Front National et n’avons commis aucun acte grave légitimant cette éventuelle sanction anti statutaire sur le fond mais aussi sur la forme. Si ces menaces étaient mises a exécution elles conduiraient plusieurs de nos camarades délégués syndicaux, représentants syndicaux dans les comités d’établissements qui sont actuellement avec des mandats désignatifs et sans mandat électif à être exposés et donnés en pâture à notre employeur.
Ces nouvelles menaces de désaffiliation, à 20 jours post congrès, donne le ton, elles sont en réalité, un prétexte pour tous ceux et celles qui s’opposent et s’opposeront au pouvoir vertical et autoritaire d’une fédération qui a perdu toute analyse du monde syndical dans lequel nous évoluons.