Vu sur la page Facebook FED
Nous avons tout fait pour ne pas en arriver là. Nous avons informé, alerté, discuté, argumenté, manifesté, diffusé des tracts, saisi les organes de la CGT : rien n’y a fait. La direction actuelle de la fédération du commerce est prise dans une spirale délirante. Et le reste de la CGT la regarde aller dans le mur, emmenant toute l’organisation avec elle. Nous avons donc décidé de saisir les tribunaux des conditions de l’organisation du congrès de la fédération (19-23 mars 2018).
Il y a tellement à dire sur les pratiques que l’on ne sait par où commencer : l’absence de bilan, l’absence de réflexion, le rapport avec l’argent (moins de 19% des ressources proviennent des cotisations !), un fonctionnement clanique où ceux qui ne font pas allégeance subissent une violence extrême (désaffiliation, retrait de mandats, procès, blocage de cotisations …).
La (très) récente frénésie d’actions commandos organisée par la fédération ne fait pas illusion : elle fait penser à ces délégués d’entreprise qui se réveillent tous les 4 ans à l’approche des élections.
La goutte qui fait déborder le vase, c’est l’arrogance extrême avec laquelle le congrès du 19 mars est bétonné, en violation ouverte de nos statuts et de nos règles de vie.
- Sous prétexte de « démocratie » des assemblées qui n’ont de générales que le nom ont désigné des représentants des « individuels » qui porteront au congrès plus de 66% des voix. Le syndiqué individuel que l’on fait parler sans rien lui demander devient une masse de manœuvre redoutable, qui met les syndicats en minorité dans leur propre congrès !
- Les délégués des syndicats critiques sont presque systématiquement récusés par les responsables de la fédération qui veulent empêcher leur participation.
- La modification des statuts proposée pour le congrès prévoit une mise sous tutelle définitive des syndicats et la reproduction perpétuelle de la direction fédérale qui pourra désigner les futurs délégués au congrès !
La manière de préparer ce congrès en exclut tout débat démocratique. Le rapport d’activité ne tire aucun bilan, le document d’orientation brille par sa vacuité, les délégués critiques sont presque tous écartés… Personne n’a oublié les mensonges du rapport d’activité (« 1* nous avons gagné les élections ») la minceur du rapport financier (moins d’une page !) ou, surtout, un document d’orientation pompé sur… la CFTC, FO et les patrons. * 2 et 3
Il est pourtant urgent que notre fédération se penche sur les réalités et qu’elle débatte vraiment de ses orientations sur des questions essentielles de revendications et de structuration. Nous perdons des élections, nous perdons des syndiqués et nous répondons par le déni, les postures ou par des campagnes… publicitaires !
En empêchant plusieurs camarades d’être présents au congrès, en minorant la voix des syndicats, en phagocytant les travaux, la direction de la fédération nous vole notre congrès. Mais nous sommes avant tout des syndicalistes, nous sommes acteurs et décideurs dans nos structures. A ce titre, nous ne nous laissons faire, ni dans nos boîtes, ni dans notre organisation. Nous saisissons donc les tribunaux pour empêcher que cette mascarade suive son cours. Il en va de l’intérêt de toute la CGT.
Le prononcé a été fixé au 14 mars 2018